Sunday, March 7, 2010

Quand l'Etat fait des économies, c'est la route qui trinque !


Depuis quelques temps, il n’y a pas que les radars que l’on redoute de croiser sur notre route… Les nids de poules, trous ou crevasses en tous genres sont devenus également les pires ennemis des usagers routiers. A chaque trajet, je me demande si mes amortisseurs vont résister !


Il paraitrait que 75 % de routes (wallonnes et bruxelloises) sont à refaire en Belgique… Tu m’étonnes ! Mais pourquoi nos routes sont dans un tel état ? La cause : la combinaison gel-précipitations. Quand il pleut, l’eau s’infiltre dans le macadam. Une fois que celle-ci gèle, elle fait alors craquer le revêtement du sol. Mais, tout dépend aussi de l’état la route. L'hiver et ses conditions climatiques sont-ils les seuls responsables ?

Selon plusieurs experts, le revêtement actuel de nos routes n’est pas assez épais. En France, par exemple, les routes sont faites de plus de couches (couches hydrocarbonées, fondations, sous-fondations,..). Cette épaisseur permet une longue durée de vie de la route. Il y a toujours eu un sous -investissement chronique de la part de l’Etat belge pour le réseau routier. Pour vous donner une idée, la Wallonie investi en moyenne 190 millions d'euros/an pour les routes (chiffres de 2009) contre 420 millions/ an pour les TEC. Je pense que le nombre d’utilisateurs des routes dépassent largement celui du service TEC. Enfin ce n’est que mon point de vue…

Le nœud du problème serait donc l’argent. En Belgique, quand il s’agit d’aménager une route, cela se passe comme ceci… Lorsqu’il y a un appel d’offres pour un marché public, l’Etat prend systématiquement l’offre la moins chère. Dans notre beau pays, on essaie de faire des économies sur tout, y compris les routes. Cela ne permet pas à l'entrepreneur choisis d’exercer son travail dans des conditions optimales, il y a toujours la contrainte financière. Et après, on s’étonne que notre réseau ressemble à des pistes africaines. Pour faire une comparaison européenne, la Belgique est la dernière de la classe en ce concerne l’investissement dédié aux réseaux (euros investi/km de route). Par exemple, l’Allemagne investi 4000euros par km de routes contre 1500euros pour la Belgique…

Il y a bien un effort qui est fait au niveau des réparations … Actuellement, on fait des « raccommodages » provisoires, rapides avec de l’asphalte froid. Cela tient plus du rafistolage qu’autre chose. Après quelques jours, le trou se reforme. C'est la santé de nos amortisseurs et notre sécurité qui en paient le prix ! Imaginez prendre un trou un peu trop vite, exploser votre pneu, caser votre triangle de suspension, perdre le contrôle de votre véhicule et dans la foulée choper un piéton qui passait par là. J'estime et j'affirme que des routes correctement entrenues joue plus en faveur de la sécurité routière que les jackpots sur pied (= radars) le long des axes routiers.

Pour une remise à neuf définitive, il faut attendre le dégèle et des températures plus clémentes (au-dessus de 5 degrés). D’après Benoît Lutgen, près d'un milliard d'euros seraient nécessaires à la réalisation du plan de réfection des routes wallonnes. Sachant que l'automobiliste belge paye 13 milliards d'euros à l'état fédéral sous toutes formes de taxe (sans compter les AMENDES et autres joyeusetés), Monsieur le ministre ne devrait pas avoir de soucis à se faire… Pourtant, malgré ce joli pactole, l’Etat doit emprunter cette somme à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) afin de réparer nos routes. Bizarrement, une question me vient à l’esprit :

OU vont ces 13 milliards ?

Si l’Etat n’avait pas fait des économies sur l’aménagement des routes, on n’en serait pas réduit à slalomer comme au ski à chaque fois que l’on prend le volant !

Pour savoir où sont les nids de poules : http://www.nid-de-poule.be/

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